Adrian Wright -

Le tourbillon volant :

Pour ce projet de fin d’étude qu’est la conception et la réalisation d’un tourbillon sur la base d’un ETA 6497 ou 6498, ma conception et les conseils de mon entourage m’ont mené vers le tourbillon volant.
Un tourbillon dit “volant” a pour spécificité d’être montée sans pont de support, ce qui donne l’impression qu’il flotte dans l’air, sans être maintenu.

Ayant le choix entre un entrainement par cage ou par pignon, j’ai opté pour un tourbillon volant entrainé par un pignon de seconde, que j’ai récupéré sur un mouvement ETA 6498 .

La principale difficulté pour ce tourbillon volant est de trouver un roulement à billes pouvant supporter les exigences nécessaires en horlogerie : roulement libre, billes en céramique, petit et fiable. Etant étudiant, le coût d’un roulement est également à prendre en compte. Mr Luc MONNET m’a mis en relation avec la société MPS Watch, réalisant des roulements à billes spécifique à l’horlogerie. Ayant pris contact avec cette société, j’ai pu commander 20 roulements à billes Myrox (céramique spécifique) « économique » (B) . Bien que sceptique à l’idée de prendre des roulements « économique » pour un tourbillon volant, MPS Watch ont cru en ma conception, voulant me donner cette chance de réaliser ce projet.

: B

La conception fut supervisée par Mr DUCRET (professeur d’horlogerie à MORTEAU), Mr Desgrange (professeur de mécanique et de conception à MORTEAU) , Mr Luc MONNET et Mr Brivet-Naudot, parrains de notre promotion. Le roulement, exigeant des jeux de chassage entre 6 et 14 microns, m’a posé un second problème : comment l’isoler dans ma montre sans le contraindre ? La règle pour un roulement est simple : si la bague extérieure est chassée, la bague intérieure ne doit pas l’être (et inversement). Après quelques croquis j’ai trouvé la solution miracle : le pinçage !
Au lieu de chasser le roulement par le côté, je l’isolerai en le pinçant sur ses surfaces (voir ci contre).

En bleu : guidage
En vert : pinçage
En rouge : chassage

Le support de pignon (C) (où le pignon de seconde sera chassé à l’intérieur) sera guidé dans la bague intérieure du roulement (B).
Puis, pour immobiliser cet assemblage, la Bague « Mocret » (D) (clin d’oeil à Mr Luc MONNET et Mr DUCRET qui m’ont aidé à résoudre le problème d’isolement de cet ensemble) viendra pincer la bague intérieure contre le support de pignon tout en se chassant dans ce dernier.
Cet ensemble sera alors placé dans la platine (E). Il ne reste plus qu’à isoler ces pièces avec la roue de seconde fixe (F) qui viendra pincer la bague extérieure contre la platine. Se guidant grâce au roulement, la roue de seconde fixe sera maintenu par deux vis . Enfin, l’ensemble de la cage du tourbillon viendra se guider sur la portée du support de pignon avant d’être bloquée par deux vis (G).

Eclaté du montage Support de pignon de seconde, roulement, bague Mocret et pignon de seconde.

Ayant usiné le support de pignon, ainsi que la bague Mocret, j’ai pu assembler les pièces pour les tester : je suis en bonne voie ! Le roulement reste fluide, et l’engrainement est impeccable ! (cliquez sur les image pour agrandir).